dimanche 22 décembre 2013

La longue route

Bye Bye Mindelo!



première Coryphène


Qu'est-ce que je disais dans l'article précédent? Départ le 16 décembre? Euh, c'était sans compter sur une petite tempête tropicale qui nous a cloué au ponton encore une semaine... ne jamais rien prédire ou prévoir en bateau....

C'est donc le dimanche 22 décembre à 14h que -fébriles (et oui et oui)- nous nous lançons pour la "transat" (diminutif de cette grosse navigation qui fait rêver ou peur, la Transatlantique). Aller de l'autre côté, donc, voilà le but!

Dès les premières heures de ce long voyage nous reprenons vite nos esprits ; c'est donc à cette sauce là qu'on va être mangés ? Mer agitée, 35 nœuds, notre Iris un brin malade...

En fait toute la première semaine, c'est un peu comme si nous avions « gagné » un grand tour de montagnes russes... mais nous ne sommes pas fan de fête foraine à vrai dire.



repas de Noël

Joyeux Nowel!




Le deuxième jour, c'est Noël (hum, hum), à 18h début des festivités (et oui on mange avant la nuit, c'est plus pratique) nous décidons d'éviter l'arrosage intempestif des vagues et donc dînons à l'intérieur. Au menu Duo de poisson (Daurade coryphène et Tazard pêché ce jour)accompagné de ses pommes de terres et tomates à la provençales (heureusement préparées le jour du départ). A 18h17 fin du réveillon, nous récupérons le reste d'un filet de poisson collé au mur, les patates dans l'équipet et l'assiette et les couverts sur l'oreiller, le tout ayant été éjecté en 1 quart de seconde d'inattention alors que je tentais de rattraper le yaourt de Noël de ma voisine. ça se fait la greffe d'un 3e bras ? Le tout sans vin, sans apéro, sans digeo, on va pas non plus risquer le mal de mer.

Nous regagnons donc aussitôt nos bannettes, où s'en suivent 2h de winnie l'ourson, petit ours brun et dînette. C'est virtuellement repus de « gateau cola », la spécialité de notre cuisinière que nous entamons la nuit de Noël.

L'ouverture des cadeaux pour les grands se fera plus tard, un jour où on se fera moins remuer, on a le droit de croire au père Noël !



Noël tous les jours


le père jo

le père jo continu son chemin

Le 29 décembre, wouhou on a parcouru la moitié ! Il reste un peu plus de 1000 miles, cela fait 7 jours que nous naviguons, seuls au monde, pas le moindre bateau en vue … et là donc, en plein milieu « le père Jo» surgit de l'horizon ! Incroyable, il s'agit d'un catamaran que nous avons côtoyé au Cap vert et croisé il y à 4 ans à St Martin, on se parle par vhf, il passe tout prêt de nous puis s'enfonce à nouveau derrière la houle. Rideau, chacun retrouve sa solitude.

 
 
 

Ce même jour, les conditions sont plus clémentes, Seb, notre serial fish killer continu son massacre, sa victime du jour, un tazard d'1mètre 20 ! Kalliste se transforme en conserverie, 6 bocaux.

 
la fête du nouvel an bat son plein!
 
Bonne année!

Le 31 décembre, tient, encore une fête à l'horizon et des abus en perspective, hahahah ! Le menu cette fois, c'est purée, saucisses basques, crème au chocolat... toujours rien de festif à boire, on se rattrapera !

Les jours suivant se suivent et se ressemblent, le vent forci la nuit histoire d'occuper celui qui est de quart, la houle grossit (jusqu'à 5 mètres parfois), il fait chaud, on aperçoit de plus en plus d'oiseaux...la terre se rapproche !

 
 
 
 

Le 5 janvier, c'est l'euphorie à bord, à moins de taper dans une baleine, l'arrivée c'est pour aujourd'hui ! En milieu d'après midi nous nous engageons sur la dernière bretelle direction St Anne en Martinique. Des dauphins, des tortues et des bancs de poissons nous montrent la ligne d'arrivée, Génial ! Vers 15h, nous ancrons au milieu d'une foule de bateaux, heureux, plusieurs copains de bateaux sautent dans leurs annexes pour nous accueillir, accueil digne d'une arrivée de « notre » route du Rhum ! (Jean Pierre Pernoud n'a pas pu venir..)

lundi 9 décembre 2013

Cap Vert Sao Vicente








 
Nous arrivons à Mindelo sur l'île de Sao Vicente au Cap vert en fin de journée. Enfin de la chaleur, les tropiques, la musique, les ptits resto, les décorations de Noël dans les palmiers... Dès le lendemain de notre arrivée, un vent à décorner les bœufs se lève (pas très marin comme expression!), il y a même quelques averses (hum, hum, no comment). C'est l'ultime escale avant la transat, alors on savoure.


Départ prévu pour les Antilles lundi 16 décembre 2013, bon là c'est sûr que Noël aux Antilles c'est mal barré, à moins de se faire tracter par un cargo ou pousser aux fesses par une baleine, ça sent le réveillon "biscotte-vache qui rit" ou au mieux "cassoulet William Saurin", enfin on peut toujours croire au père Noël!

mercredi 4 décembre 2013

Direction Cap Vert



l'insouciance de Kallisté


attaque de dauphins
Nous quittons la pollution de Dakhla et mettons les voiles direction le Cap Vert!

Un peu fébriles car nous savons que nous avons les bas haubans à changer (c'est ce qui retient le mat), nous nous satisfaisons donc des conditions de vent faible, nous avançons lentement mais sûrement. Beaucoup de pêcheurs la première nuit, les 3 jours suivant plutôt cool, pour finir, comment dire ? Comment décrire la situation ? En chanson peut-être ?: « c'est comme une boule de flipper, qui roule... »

Petite mise en jambe pour la transat, 650 miles en 5 jours...

Pour info, la photo a été prise par un bateau copain qui nous suivait... nous n'avons jamais vue ce cargo, vive l'insouciance !

dimanche 1 décembre 2013

Dakhla



rue inondée
 
On est pas bien là?
 
Dakhla, à la base c'est une grande lagune, un accès direct à la plus grande plage du monde, spot de kite de fou, etc...

enfin c'est ce que Seb nous a baratiné, parce qu'en fait Dakhla c'est un énorme port de pêche (très cher en plus) qui pue le poisson mais surtout le gas-oil (ne mâchons pas nos mots), nous sommes 4 voiliers (perdus) à couple de bateaux de pêche. Nous assistons à un ballet extraordinaire jour et nuit de ses gros bateaux, à leur bord environ 20 mecs juchés sur ce qu'ils trouvent, filet de pêche, gros pneus. Chaque fois qu'un bateau veut sortir ils font tous une espèce de danse de l'étoile (les bateaux, pas les mecs) qui vient frotter nos bateaux (gros stress) puis ils se rangent dans un ordre qu'eux seuls maîtrisent et 5 minutes après c'est reparti pour une danse.... Pour s'extraire de Kallisté on doit chevaucher 7 bateaux avant de toucher la terre ferme, toute une aventure avec Iris. Et le pompon c'est qu'il est dorénavant interdit d'aller naviguer dans la lagune, la désillusion...

Ah oui, la première nuit, il est tombé des cordes, oui, oui, je parle bien toujours de pluie dans le Sahara, du coup certaines rues de la ville était inondées, un mauvais film quoi !

Y -a t-il un endroit au monde où il fait beau en ce moment?



 
 
 
 
 
2è jour, ouf avec un « bateau-copain » on s'extirpe pour quelques heures de l'ambiance nauséabonde du port, direction la fameuse lagune ! Magnifique ! Que dire ? Du sable, beaucoup de sable, donc bien content qu'il n'y ai pas de vent. Notre super G-O, Seb -toujours digne de confiance- a entendu parlé par un camping-cariste avertit qu'il y avait non loin de là une source d'eau chaude qu'il nous décrivit comme une oasis perdue au milieu du désert avec des palmiers, de la verdure et des chameaux qui s'y abreuvent.... warf, fou rire assuré, en 2 minutes, sans vraiment le voir venir, on s'est retrouvé en maillot à se faire karcherisé par un berbère septuagénaire qui s'en donnait à cœur joie... pas de chameaux pas de palmiers, mais des crampes aux ventres tellement on a rit !



Voilà pour Dakhla, bon j'vous passe les 12 heures (si, si 12 HEURES) à attendre les fichus tampons sur les passeports, bienvenu au Maroc !









vendredi 29 novembre 2013

retour au Maroc.. par le sud


 
"Pouf pouf pouf, ce sera là qu'on ira!": Dakhla, sud Maroc. En fait c'est une mini fenêtre météo pétolesque qui a choisi notre destination, c'est à dire quitter le système dépressionnaire des Canaries, avant de tomber nous même dans la dépression, s'échapper au sud entre 2 vents contraires, il n'y avait qu'un choix, Dakhla (se dit "darla", y'a du soleil et des nanas darladiladada.... facile).


Départ sur les chapeaux de roues avec Seb qui s'est offert 2 plongées sous le bateau, une en plein travers du port et l'autre à la sortie, moteur calé, bout dans l'hélice, sympa... et pourtant s'en est suivi la première navigation cool, sans houle, donc sans malade mais aussi sans vent, donc moteur dans les oreilles 24h/24h, on peut pas tout avoir ma brave dame !

Une navigation poissonneuse aussi, dauphins, beaucoup de dauphins, phosphorescents la nuit (si, si je ne me drogue pas), un troupeau de baleines, et nos 2 premiers maquereaux..après hésitation, on a remonté que ces 2 derniers à bord.

Au petit matin de la troisième journée nous ne sommes plus qu'à 30 miles nautiques du Sahara. Mythique désert vu essentiellement dans les films où l'on se rappelle le héros marchant depuis des jours dans le sable, enroulé dans un turban afin de ne pas se faire brûler vif par le soleil, tenant d'une main son brave chameau. Il est perdu notre héros, il ne retrouvera pas la carcasse de l'avion qui s'est écrasé là quelques part, il ouvre sa gourde, il ne reste qu'une gorgée d'eau qui s'évapore presque immédiatement. Il s'agenouille dans ce désert, un vautour arrive au loin, il est foutu il le sait, gros plan sur son regard vide, le désert est son tombeau...

Je disais donc, on arrive à 30 miles du Sahara, et là, il bruine ! Oui un vilain crachin Breton !, des décennies que les cinéastes et les profs de géographie nous bernent !!!



300 miles, 50 heures.


jeudi 28 novembre 2013

TENERIFE










20 novembre 2013

Voilà déjà 8 jours que nous sommes arrivés à Las Galletas au sud de Ténérife. 8 jours alors qu'on devait y rester que 2 ou 3.... ça s'était sans compter sur les dépressions qui s'enchaînent, le vent de sud qui nous bloque au port. "Noël aux Antilles", aux vues du dernier bulletin météo, ça commence à sentir le roussi!

Alors on visite, on s'est baladé vers le mont Teide (3700m quand même!), on se baigne sur les plages de sable noir, on mange du poisson frit, on prend des douches au port (ça c'est le luxe), et puis on avitaille le bateau pour le grand départ.... et puis on commence à taper dans notre avitaillement parce que finalement on est pas prêt de partir... alors on fait d'autres plans : et si on allait sur l'île en face à la Gomera ? Et si on fêtait noël en mer ? (beurk la loose!) Et si entre 2 coups de vent dans le nez on filait vite fait au sud du Maroc à Daklha histoire d'attendre une nouvelle petite fenêtre pour rejoindre le Cap Vert, avoir plus chaud, plus de chance de trouver des alizés pour traverser et puis finalement pour passer Noël...

et si, et si...